Publié par

Notre Assemblée Générale Extraordinaire s'est réunie le samedi 18 janvier 2025 à Saint-Quentin. L'ensemble des rapports et nouveaux statuts ont été votés à l'unanimité. Un CA a été élu, ainsi que le bureau. Voilà ci-dessous le texte du rapport moral. N'hésitez pas à nous rejoindre !

Comme chaque année depuis notre naissance en 2021, ce sont les paradoxes auxquels doivent faire face notre association qui sautent aux yeux. Pour 2024, on peut résumer en quelques mots : autour de nos deux grands axes d’intervention, la défense des personnes lgbtqia+ et la lutte contre le sexisme, on constate d’un côté un accroissement de la reconnaissance institutionnelle, du nombre et de la diversité de nos interventions ou de nos partenariats, et de l’autre, une certaine fragilité de notre structure, sans oublier un contexte social et politique qui nous a impacté.es.


- Paradoxes autour de la transidentité : alors que l’interdiction des transitions des mineur.es a été réclamée par une partie de l’échiquier politique dans le cadre d’une campagne de désinformation qui s’appuie sur les discours venus des USA, alors que l’association Parents Vigilants et le RN nous ont spécifiquement ciblé.es dans l’Aisne à ce sujet cette année, non seulement nous avons obtenu pour la première fois un agrément de l’Éducation Nationale, mais nous avons également, durant les douze derniers mois, été sollicité.es par de nouvelles structures institutionnelles notamment sur les enjeux de transidentité. Dans le cadre d’un manque général de formation des personnels en contact avec le public, certaines structures prennent conscience de leurs difficultés à accueillir les personnes transgenres et n’attendent plus de leur ministère de tutelle (ou leur direction) une éventuelle offre de formation. Elles font appel à des associations et, dans l’Aisne, il semble que nous soyons la seule association à être capable d’intervenir sur ces questions. Et c’est également sur des enjeux de transidentité que nous avons été sollicité.es par des institutions, mais également par des personnes concernées ou des parents d’enfants trans confronté.es à des difficultés dans la prise en compte de leur parcours par certaines structures institutionnelles ou dans le cadre de besoin médicaux.
C’est bien sûr la sensibilisation et la formation qui constituent le gros de notre activité, par le biais de nos interventions dans les établissements scolaires, dans des structures plus ou moins liées au soin, lors de soirées ou ciné débats, avec nos publications de recueils et nos expositions, lors de la marche des fiertés ou des mobilisations contre les violences de genre, et enfin lors de nos festivals. Faire connaître les enjeux et les difficultés des « minorités », apporter des connaissances utiles pour favoriser le mieux vivre ensemble et l’égalité, et enfin donner de la diversité des corps sexués, des orientations sexuelles ou des identités de genre, un caractère d’évidence et même d’enrichissement pour chacun.e.


- Paradoxes et fragilité de notre structure. Alors que les demandes institutionnelles augmentent, alors que la direction de l’association impulse des actions à un rythme soutenu, le recrutement des membres demeure compliqué et d’une certaine manière fragile. Si en fin d’année nous comptons une quarantaine d’adhérent.es formelles, la vie de l’association mériterait un engagement plus fort et plus régulier. Nous avons bien conscience, puisque nous avons tout spécifiquement étudié la question, de la difficulté qu’ont eu toutes les associations lgbtqia+ dans l’Aisne depuis la première en 2001, à assurer leur survie. Nous n’échappons pas à la règle. Les spécificités de notre territoire, qui se traduisent d’ailleurs politiquement par un fort ancrage RN, impactent notre association, confrontée parfois à des tensions liées notamment à la l’expression en interne de valeurs incompatibles avec celles définies dans nos statuts.


- Notre association a la particularité d’avoir développé et de proposer de nombreuses ressources de médiation. En tout, nous avons créé ou nous proposons gratuitement aux institutions de l’Aisne (pas seulement les établissements scolaires) 9 expositions (5 sur les enjeux et la culture lgbtqia+ et les discriminations, dont une nouvelle sur le Sport sans discrimination, 4 sur les droits des femmes / inégalités de genre), 5 jeux de plateau (contre les discriminations, sur les droits des femmes, le handicap, les droits des lgbtqia+ et leur histoire…), et divers dispositifs de médiation que nous utilisons lors de nos interventions de sensibilisation. Nous proposons dorénavant 4 recueils d’une centaine de pages (dont un nouveau en 2024 sur les « Vies et la militance lgbt+ dans l’Aisne »), que nous adressons gratuitement aux collèges ou lycées de l’Aisne et à certaines bibliothèques municipales. Cet aspect de notre activité compte substantiellement dans nos actions visant au mieux vivre ensemble.


- Pour l’avenir : consolider, recruter. Pour 2025, nous devons réfléchir aux moyens à mettre en œuvre pour recruter une équipe plus large de membres actifs, jeunes et moins jeunes, ce qui nous permettrait de répondre à la montée en puissance des demandes qui nous sont faites, notamment aux horaires de bureau. Nous faisons également le choix, en modifiant nos statuts, de nous inscrire encore plus dans les standards institutionnels tout en renforçant le caractère démocratique de notre fonctionnement.
Face aux menaces qui pèsent sur les personnes lgbtqia+, face aux discours masculinistes qui favorisent le sexisme, notre association est plus que jamais nécessaire. Notre engagement est plus que jamais indispensable.

***
Nous tenons à remercier chaleureusement les personnes et les institutions qui nous ont accordé leur confiance, avec lesquelles et grâce auxquelles nous avons pu toucher de larges et divers publics. Dans le désordre : la DREETS de l’Aisne et Régine Bicep (Déléguée départementale aux droits des femmes et à l’égalité), le Fonds Citoyen franco-allemand, le FDVA, l’association MultiCité, la Ville de Saint-Quentin (pour ses prêts de salles, subvention et ses actions dans les Centres sociaux durant lesquelles nous avons été invitéEs à proposer des ateliers), le collège Joliot-Curie de Tergnier, le Lycée Henri Martin (Saint-Quentin), l’Hôpital de Prémontré, le Musée du Vermandois, le SNU (Coucy le Château), le Lycée P. Claudel de Laon, le collège Desmoulins de Guise, l’APEI des deux vallées de Laon, le Service Santé de l’UPJV, l’Éducation Nationale qui nous a accordé son agrément, Laurence Ducousso-Lacaze (Référente académique à l'égalité filles-garçons et à la lutte contre les LGBT+phobies ), le CGR de Saint-Quentin (ciné-débats), la Ville de Laon (subvention), la Politique de la Ville (Projet à Chauny), l’AIDEQ de Saint-Quentin, le CATTP de Laon, ainsi que les associations suivantes : Solidarité Sida, SOS homophobie, NousToutes02, Sales Polyvalentes, Unsa, Cfdt, Sud, Cidff,… Sans oublier, hors du département, Flash our true colors (Amiens), ADHEOS (Saintes, La Rochelle, Angoulême,Niort), DFV (Mannheim-Heidelberg), Le Refuge, La LDH Côte Sud Landes, la Fédération
sportive lgbt...

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article