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Après des siècles d'ostracisme, les gays et les lesbiennes ont fait l'objet d'une "reconnaissance" et d'une meilleure visibilité, avec parfois néanmoins toujours son lot d'insultes, de rejet, de violences physiques. Les "homos" ont leurs grands écrivains, cinéastes, et dorénavant acteurs et grands sportifs. Pas sûr que cela fasse vraiment reculer les homophobies, mais tout de même, pouvoir s'identifier dans son identité amoureuse minoritaire à de grandes figures de la société médiatique, ça peut aider. N'oublions pas qu'il y a encore quelques années, nombre d'adolescents évoluaient dans des milieux familiaux ou scolaires dans lesquels il n'était JAMAIS question d'homosexualités. De quoi vivre son attirance pour le même sexe comme une bizarrerie, sinon une vraie maladie, de quoi se censurer toute sa vie, se refuser soi-même.

L'ouverture de la société aux homosexualités change de ce point de vue la donne pour les jeunes générations, même si d'immenses progrès restent à faire.

Sa situation des "bis" est assez différente. Iels constituent une espèce à part, un entre deux qui semble ne pas pouvoir trouver sa place. Rejeté.e.s par de nombreux hétéros car catalogués comme "gays" ou "lesbiennes", iels ne se sentent pas vraiment acceptés non plus par certain.e.s gays/lesbiennes, qui voient avec une certaine suspicion ce goût pour l'autre sexe. Ni hétéros, ni homos, les bis pourraient être la cible d'un rejet spécifique qui les empêche de pouvoir se raccrocher à une des deux "grandes" communautés qui se font face.

Et puis, les bisexuel.le.s rencontrent une autre difficulté. Perçu.e.s principalement comme hétéro (en général iels vivent leur homosexualité clandestinement), iels laissent indifférent.e.s les homos, risquant donc de devoir subir toute leur vie une forme de traversée du désert. On notera que la plupart des films sur les homosexualités se désintéressent de la bisexualité. Là encore, des progrès restent à faire !

G.

Témoignage tiré du rapport sur les LGBTIphobies 2021 de Sos Homophobies :

Chloé, 15 ans, redoute la réaction de la famille si elle annonçait sa bisexualité, surtout celle de sa mère qui est très religieuse, mais vit mal le secret : « Ma mère est très croyante. Je sais (et j’espère) que mon père accepterait ma bisexualité, mais je sais d’avance que ce ne sera pas le cas de ma mère. Je souhaite leur dire que je suis bisexuelle car je ne peux pas leur mentir et garder cela plus longtemps pour moi toute seule. Cela me fait mal. Selon elle, ce n’est pas normal que deux personnes du même sexe aient une relation. Elle dit que si Dieu a créé l’homme et la femme, c’est pour qu’ils soient ensemble, et non pour que l’homme soit avec l’homme et la femme avec la femme. Un jour, je lui ai demandé par curiosité comment elle réagirait si je sortais avec une fille
(je ne savais que j’étais bisexuelle à ce moment-là), elle m’a dit qu’elle le prendrait mal... mais est-ce que son avis
aurait changé entre-temps ? Je l’ignore. Le souci, c’est que cela me pèse énormément, et leur cacher cela jusqu’au jour où j’aurai une relation avec une fille serait compliqué... Il faudrait qu’ils “ soient prêts ” le jour où cela arrivera, si je puis m’exprimer ainsi... ».

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