Le Milieu de l’horizon : voir au-delà du bout de son nez…
Gus rendre dans l'adolescence en cet été caniculaire de l’année 1976. Enfant de parents éleveurs, il découvre en secret l’appel de la sexualité, en volant notamment une revue pornographique dans l’épicerie du coin. Alors que les bêtes sont décimées par la chaleur et que les cultures sont mises à mal par la sécheresse, Gus affronte – tout comme sa grande sœur - une tornade qui ravage la famille. Il découvre sa mère embrassant une jeune femme rencontrée récemment dans la grande ville du coin. Pour le garçon, c’est pire qu’un choc, une véritable trahison. Assez naturellement, Gus en parle à son père, qui réagit très mal et fait preuve d’une violence extrême au point d’agresser physiquement – à limite de « l’homicide » - la jeune femmes de la ville, perçue comme émancipée et coupable. La mère de Gus doit choisir : renoncer à sa relation amoureuse ou partir. La décision ne tarde pas. La fermière boucle ses valises, suscitant incompréhension et rejet chez le père et ses deux enfants. Comme dans le film « Frankie », l’enfant se sent trahi par le parent qui s’écarte du noyau familial et du modèle hétérosexuel dominant, trahi par un comportement perçu comme inadapté au regard des normes en vigueur, entretenues bien sûr par la communauté des adultes.
L’intérêt du film réside principalement dans le point de vue adopté, celui de cet enfant d’une douzaine d’années, confronté à la naissance de sa propre sexualité et à la redoutable remise en cause des modèles dominants. Quand les adultes refusent la différence, difficile pour un enfant de pouvoir s’y ouvrir.
Excellent film.
G.