« Maurice », de James Ivory
Le film « Maurice » parle d’homosexualité dans une Angleterre qui pénalise lourdement l’amour entre garçons. Jeunes lords, issus donc de milieux aristocratiques, Maurice et Clive se rencontrent à l’université de Cambridge. Ils y nouent une relation très forte, qui s’apparente sans nul doute à de l’amour, même si le lien reste platonique. Tous deux sentent bien néanmoins que leur attirance mutuelle pourrait les mener plus loin. Mais la condamnation à une amende et à six mois de prison d’un de leurs amis piégé par la police londonienne à la sortie d’un lieu de rencontre produit l’effet d’un électrochoc. Maurice tente de comprendre l’origine de sa « maladie », consulte un médecin qui affiche le plus profond mépris pour la « déviance » homosexuelle. Le recours à l’hypnose ne permet pas non plus de réduire l’attrait qu’éprouve Maurice pour les garçons, même si le thérapeute se montre plus ouvert, et suggère au jeune homme de s’installer en France ou en Italie, pays qui exempts de lois réprimant l’homosexualité.
L’intérêt du film réside dans l’attitude des deux jeunes hommes. Si Maurice accepte peu à peu son homosexualité, Clive choisit de privilégier sa réputation et sa carrière politique. Il se marie et s’éloigne de son ami. Lorsque la répression frappe une société, chacun trouve son chemin pour faire face. Maurice, quant à lui, va découvrir l’amour en dehors de sa classe, auprès d’un jeune garde-chasse. Une relation complexe et risquée.
Le film, un peu ancien (2006), multiplie les points de vue sur l’homosexualité. Regard outré de l’aristocratie anglaise sur l’amour entre hommes, mais également du petit peuple qui assure le service dans ces grandes familles. Un petit peuple méprisé, invisible, mais pas moins écrasé par la morale Victorienne !
A voir !