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Lu sur le site de Têtu :

Les éditions Gay Kitsch Camp ont lancé un crowdfunding pour rééditer l’intégralité d'Akademos, considérée comme la première publication périodique homosexuelle en France.

Akademos n’a connu que douze numéros, publiés l’année 1909. Au-delà de son contenu, qui paraît daté aujourd’hui, il faut envisager cette revue comme un bout d’histoire LGBT à part entière. Car en ce début de XXe siècle, les choses commencent à bouger en Europe. À Berlin, un homme, Adolf Brand, lance en 1896 la première revue homosexuelle de l’Histoire, Der Eigene (L’Unique). Un an plus tard, avec le Dr Magnus Hirschfeld, ils fondent le comité scientifique humanitaire, dont l’objectif est dépénaliser les relations sexuelles entre personnes de même sexe, visées depuis 1871 par le paragraphe 175 du code pénal allemand.
Le baron inverti

En France, l’homosexualité n’est pas explicitement pénalisée mais les homosexuels, qu’on appelle à l’époque “invertis” ou “pédérastes”, sont régulièrement persécutés et poursuivis pour des délits tels que l’outrage aux bonnes mœurs.

Akademos naît de la volonté d’un homme, le baron Jacques d’Adelswärd-Fersen (en illustration de l'article, photo prise en 1903). Né en 1879, c’est un aristocrate, héritier d’une belle fortune familiale, apparenté du côté de son père au comte Axel de Fersen, favori de la reine Marie-Antoinette. Il est bel homme et c’est un beau parti. Beaucoup de jeunes femmes espèrent l’épouser… jusqu’au jour où il est arrêté pour avoir invité de jeunes hommes chez lui, avec un ami. L’affaire fait scandale. La presse, prompte à exagérer les faits, parle de “messes noires”. Il est condamné à 6 mois de prison.

Il en faut plus pour abattre ce fort caractère.“Il s’est défendu, à la Wilde, même s’il n’avait peut-être pas le talent de l’écrivain anglais. Il a fait une parodie de son procès, un livre intitulé Messes noires: Lord Lyllian”, nous explique l’historien Patrick Cardon, des éditions Gay Kitsch Camp, spécialisées dans la publication de textes historiques.

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