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Notre association Fier.e.s et queer a tenu son assemblée générale annuelle à Saint-Quentin le vendredi 3 février 2023 en présence d'une vingtaine de personnes. Ambiance chaleureuse, focus sur les enjeux des personnes lgbtqia+ dans le Saint-Quentinois. Nous reproduisons ci-dessous notre rapport moral :

Nous avons fondé l’association Fier.e.s et queer en décembre 2021. A l’époque, nous nous sommes focalisé.e.s sur deux objectifs principaux : valoriser la culture lgbtqia+ et créer des espaces de convivialité. C’est au travers d’événements ponctuels mensuels et de semaines d’événements que nous avons peu à peu fait connaître notre association.

Un an plus tard, notre assemblée générale annuelle nous donne l’occasion de voir à quel point ces enjeux de départ ont été largement dépassés. Nous sommes en effet en quelque mois devenu.e.s une ressource locale, les portes voix de celleux qui n’en ont pas, une bouée de sauvetage pour celleux qui en ont besoin, et également des lanceu.r.se.s d’alerte.

En multipliant les événements, en nous liant à différents partenaires, en sollicitant les institutions, nous apparaissons dorénavant comme une ressource de confiance, un partenaire potentiel, un groupe légitime et solide malgré notre jeunesse. Cette légitimité nous vaut de plus en plus de contacts individuels par nos réseaux sociaux, des demandes d’intégration « spontanées » à notre chorale ou à notre association, des demandes institutionnelles d’interventions « pédagogiques » autour des questions de genre, du sexisme et des lgbt+phobies, et enfin des échanges/partenariats avec d’autres associations lgbtqia+ ou non.

Cette montée en visibilité (permise par des actions parfois éclatantes, comme la marche des fiertés du 18 juin 2022, première du genre dans l’Aisne), nous permet, depuis quelques mois, de poser dans l’espace public la question de la vie des personnes lgbtqia+ dans le Saint-Quentinois, la problématique des lgbt+phobies et la problématique de l’accès aux soins des personnes transgenres. D’une petite association culturelle, nous sommes devenu.e.s un acteur « politique », dans le sens où dorénavant, la vie des lgbtqia+ est un enjeu de la cité. Par nos actions, par nos interpellations, par notre lettre ouverte du mois de janvier aux autorités politiques, administratives et médicales, nous permettons aux personnes lgbtqia+ de se poser en communauté, de sortir de l’invisibilité et surtout d’alerter les autorités et la population sur le fait qu’il ne fait pas si bon vivre dans le Saint-Quentinois lorsqu’on se situe en dehors des normes de la binarité hétérosexuelle.

Insultes, menaces, difficulté de trouver du personnel médical pour les personnes transgenres, voilà notre quotidien. Ou plutôt, une partie de notre quotidien car nous avons également rencontré, depuis un an, des personnes et des institutions tout à fait bienveillantes, à l’écoute, ayant à cœur d’essayer de répondre à certains de nos besoins, d’avancer avec nous et de profiter de notre expertise.

Les sollicitations dont nous faisons l’objet, l’analyse que nous posons sur les difficultés rencontrées par les personnes lgbtqia+ nous imposent pour l’année 2023 de sérieuses responsabilités. Nous devons trouver les moyens de mieux nous former pour accueillir les personnes lgbtqia+ en questionnement ou en difficulté et pour intervenir avec plus de pertinence encore auprès de groupes (scolaires ou adultes) ; nous devons préparer de nouvelles actions pour renforcer notre capacité à nous constituer en communauté ouverte et inclusive, répondant aux problématiques individuelles et au besoin de convivialité ; nous devons enfin explorer toutes les voies qui nous permettraient de convaincre les institutions de se mobiliser en faveur des personnes lgbtqia+.

Nous ne serions pas ce que nous sommes devenu.e.s aujourd’hui sans le soutien de différentes personnes et de partenaires que nous tenons à remercier vivement. D’abord les associations Clin d’œil de Compiègne et Flash Our True Colors d’Amiens ; Nadine Lombardi et la Préfecture de l’Aisne ; la Mairie de Saint-Quentin ; les associations Multicité (Centre social Vermandois) et Uniscité ; le cinéma CGR ; enfin, le Syndicat Sud. Nous n’oublions pas le Fonds Citoyen Franco-Allemand et la Fondation de France pour leur soutien financier.

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