La France et l'Allemagne queer, deux siècle d'histoire comparée, exposition itinérante
Du point de vue de l’Histoire, les destins de la France et de l’Allemagne s’entrecroisent. Guerres, périodes de paix, échanges commerciaux et culturels, mains tendues, fascinations réciproques, concurrence industrielle, (dés)accords politiques… Néanmoins, chacun des deux pays suit son propre rythme, marque ses spécificités. C’est ce que traduit parfaitement l’histoire queer en France et en Allemagne depuis la fin du 18e siècle. Une histoire nécessairement étrange, mal connue, traversée de zones d’ombres, de tragédies. Une histoire de rejet, de discrimination, de mise à l’écart d’abord, rejet par l’hétérosexualité et le patriarcat – quels que soient les régimes politiques à l’œuvre - à l’encontre des minorités de genre et d’orientations sexuelles. Une histoire flamboyante également, celle de l’émergence d’une identité et d’une culture queer avec ses lieux de rencontre, ses codes, son langage, sa littérature, ses revues, ses associations… Une histoire paradoxale à plus d’un titre : certes, la France peut s’enorgueillir d’une certaine liberté depuis 1791, mais les discours médicaux et politiques, le harcèlement policier et les représentations sociales mettront durablement les personnes queer au ban de la société, avec son lot d’inhumanité, de mal-être, de suicides, de renoncements à être soi. Certes, la Prusse criminalise l’homosexualité dès 1871 sur l’ensemble du territoire, condamnant à la prison les hommes homosexuels, avec un nombre croissant de condamnations jusqu’au deuxième tiers du 20e siècle ; et pourtant, dès la fin du 19e siècle, des militants en Allemagne se font le fer de lance de la lutte contre les homophobies. Berlin, dans les années 1920, s’impose comme la scène queer par excellence de l’Europe.
Deux chemins différents, et une même réalité commune actuelle : la conscience d’un immense gâchis, d’une honte historique, d’un effondrement moral pendant ces siècles de haine.
Mais également que d’avancées, même si du chemin reste à faire !
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