Holiday, un beau film de Diego Araujo
Juan Pablo, 16 ans, passe des vacances forcées dans la famille de son oncle banquier, dans un contexte particulier. La banque de l’oncle a fait faillite et l’étau se resserre contre lui. Dans cet Équateur où cohabitent riches et pauvres, où la faillite d’une banque signifie la ruine de centaines de milliers de petites gens, Juan Pablo est vite qualifié de « différent » par une cousine délurée qui a besoin de sa complicité pour cacher sa propre vie amoureuse à ses parents. L’adolescent se cherche, écrit des poèmes, dessine, évolue dans ses silences et subit le harcèlement de deux cousins particulièrement pesants. Différent, il refuse de participer à la chasse à l’homme organisée par les mâles de la famille lorsque des voleurs qui dérobent des enjoliveurs de voiture sont découverts. Juan Pablo s’arrange même pour que l’un d’eux ne soit pas arrêté.
Cette trahison de classe l’amène à découvrir le monde « d’en bas », un univers dans lequel la pauvreté n’empêche pas la rencontre, les passions, la générosité, l’affection. Juan Pablo se cherche, doit gérer les attirances qu’il suscite et l’émergence de ses propres désirs pour un garçon...
Le film commence par des images étonnantes, d’une ville filmée à l’envers. On comprend peu à peu à quoi renvoient ces scènes déstabilisantes autant que fascinantes. Un film sensible sur la découverte de soi, sur la difficulté pour les minorités sexuelles de rencontrer l’âme sœur, un film ouvert sur l’altérité sous diverses facettes : l’amitié, l’attirance amoureuse, l’émancipation féminine, sans oublier les barrières sociales invisibles mais toujours si puissantes.
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Le film est distribué en France par Optimale