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J'ai sur ce blog rendu compte de deux livres qui évoquent le douloureux destin des Triangles roses. Je salue cette exposition certes modeste et certes parfois manquant un peu de rigueur, mais qui permet au visiteur sans trop de connaissance sur le sujet de découvrir le contexte dans lequel en Allemagne principalement mais également en France la criminalisation de l'homosexualité principalement avant et pendant la Seconde Guerre Mondiale. L'exposition évoque la situation des homosexuels dans ces deux pays depuis la fin du 19e siècle, montre les tensions qui émergent dans les années 1930 avec l'émergence du nazisme, et bien sûr les très nombreuses arrestations et procès à l'encontre des homosexuels hommes, certains ayant été déportés dans des camps. L'exposition rappelle qu'il n'y a pas eu volonté d'exterminer systématiquement les homosexuels, mais que ceux qui étaient déportés avaient peu de chance de survivre, étant affectés aux travaux les plus durs et étant considérés comme les prisonniers les plus méprisables des camps. Le Mémorial de la Shoah présente l'itinéraire d'un certain nombre de ces homosexuel.le.s allemand.e.s ou français.e.s qui ont été réprimés en Allemagne ou en France, certains ayant survécu. L'exposition évoque donc également les témoignages de certains survivants, comme celui de Rudolf Brazda dont j'ai déjà parlé sur ce blog, ou d'autres. Un film documentaire (interview de trois spécialistes), enrichit l'ensemble, qui ne s'arrête pas à la période de la Libération, mais questionne aussi les lenteurs de l'historiographie à s'intéresser à ce sujet ainsi que le problème de la reconnaissance institutionnelle des victimes.

A voir !

G.

Exposition gratuite du jeudi 17 juin 2021 au mardi 22 février 2022.
Présentation des organisateurs :
Longtemps tabou, le destin des triangles roses, s’il est, depuis une trentaine d’années, l’objet de recherches historiques de premier plan, reste encore méconnu. En effet, ce n’est qu’à la faveur du mouvement de libération gay et lesbien des années 1970 que le sujet commence à être débattu, soulevant de nombreuses questions qui constituent autant d’enjeux mémoriels : quelle fut la nature des persécutions ? Combien de personnes furent touchées ? Tous les homosexuels furent-ils visés ? Quel fut le sort des lesbiennes ? Quels furent les territoires concernés par la répression, notamment en France ? Comment honorer le souvenir des victimes ?

Commissariat : Florence Tamagne, maîtresse de conférences en histoire contemporaine, Université de Lille, spécialiste de l’histoire de l’homosexualité. Avec les contributions d’Arnaud Boulligny, chercheur à la Fondation pour la Mémoire de la Déportation, Suzette Robichon, essayiste et militante lesbienne et féministe, Jean-Luc Schwab, président de l’Amicale nationale Natzwiller-Struthof, Frédéric Stroh, docteur en histoire contemporaine et Mickaël Studnicki, docteur en histoire contemporaine. Coordination générale : Sophie Nagiscarde, responsable du service des activités culturelles du Mémorial de la Shoah. Design graphique : Estelle Maugras.

En partenariat avec le journal Têtu

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