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Écrivain modeste et hétérosexuel en apparence comblé, Laurence est éperdument amoureux de Fred, une femme dynamique et drôle qui travaille dans le milieu du cinéma. Depuis plusieurs années, le couple vit une passion intense, joyeuse, foutraque et débridée. Enseignant, Laurence regarde les jeunes femmes de sa classe avec un intérêt prononcé, jusqu’au jour où il avoue à sa compagne se sentir femme, être une femme malgré son corps d’homme. Pour Fred, c’est le monde qui s’écroule, le sentiment d’avoir vécu plusieurs années de mensonge ou que leur histoire s’efface soudain. Mais Laurence reste profondément amoureux, et Fred accepte malgré tout de l’accompagner dans sa démarche de transition, à contre-courant de l’hostilité exprimée par l’entourage familial. La mère de Laurence (Nathalie Baye) se montre distante et froide, quant à la sœur de Fred, elle est profondément outrée… Lorsque Laurence se rend à l’université pour donner son premier cours en tant que femme, c’est le début d’une descente aux enfers. Licenciement, rupture dans le couple, agression physique dans un bar…
Ce film canadien en français, parfois difficile à comprendre (bien des expressions québécoises sont traduites en sous-titre, mais le son n’est pas toujours au top), est néanmoins très poignant. Il rappelle bien sûr le film « The Danish Girl », mais explore d’autres facettes et se situe bien sûr à une époque différente, dans les années 1990 et non dans la première moitié du XXe siècle.
« Laurence anyways » se focalise notamment sur la joie personnelle éprouvée lors de cette transition vécue comme un véritable accomplissement, une vraie naissance, mais aussi les conséquences de la transition du personnage principal sur la vie de ses proches, et notamment sa compagne, pour qui cette évolution est dramatique, mais également sur la mère de l’écrivain, la transition de son fils bouleversant de manière positive sa propre vie.
Voilà un film aux multiples facettes qui met en cause de manière cinglante la norme hétérosexuelle et binaire, un film riche en émotions, fort bien joué et très touchant.
G.

Mots clés : transgenre transexualité transphobie

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