Love, Simon
Tiré du roman de Becky Albertali, le film Love, Simon ne laisse pas indifférent même si, comme il est d'usage dans ce genre de fiction produite par une Major, le récit se déroule une fois de plus dans une banlieue aisée des États-Unis, au sein d'une jeunesse toute mignonne, svelte, sans problème, vivant au sein de familles aimantes auxquelles tout sourit.
Simon, lycéen en terminale jouit d'un bonheur certain. Parents exemplaires, petite sœur adorable, belle maison, ami.e.s géniaux, lycée sans problème... Seule ombre au tableau, l'adolescent porte un lourd secret. Il n'a jamais avoué à personne sa préférence pour les garçons.
C'est de manière fortuite qu'il va pouvoir échanger sur le sujet avec un autre ado, par le biais du blog des potins du lycée. Il entame avec "Blue" une relation épistolaire par mail, au travers de laquelle il se confie et se découvre un alter ego, sinon un possible amoureux. Mais Blue ne se dévoile pas si facilement, et un importun s'approprie de manière fortuite cette correspondance entre Simon et Blue. Une découverte bien utile, qui lui permet de faire chanter le lycéen. "Tu m'aides à séduire telle fille du lycée, et je garde pour moi les captures d'écran"...
Au-delà de cette trame à rebondissements, l'intérêt du film porte principalement sur les questions du coming out et de l'outing. C'est bien sûr à chacun de déterminer quand, à qui et dans quelles conditions il souhaite révéler ses préférences amoureuses. A chacun et pas aux autres. Le film évoque aussi bien l'homophobie que la fierté homosexuelle, en mettant en scène quelques tensions entre deux élèves hostiles et un gay très efféminé, qui n'a pas hésité, lui, à faire son coming out depuis l'âge de 16 ans, et qui fait preuve d'une sacrée répartie face aux saillies homophobes de ces deux camarades. Un personnage haut en couleur et très sympathique, comme l'est cette prof noire qui prend également la défense de Simon face aux deux imbéciles homophobes.
G.