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Voilà un petit livre (85 pages) autofictionnel au travers duquel l’auteuriste nous invite à un voyage dans le genre,  de l’adolescence à l’âge adulte.
Dès l’incipit, ael précise dans un « disclaimer » qu’il ne s’agit que de réflexions nourries de son expérience, la lettre ouverte de Camille à sa mère. 
Camille, le prénom épicène d’un.e enfant entêté.e qui se bat régulièrement avec ses parents lorsqu’ael refuse de porter une robe ou désire avoir les « cheveux courts comme papa ».  Camille qui traverse l’adolescence, se désespérant de voir son corps changer, devant faire face aux camarades qui lui posent avec plus ou moins de bienveillance la question de son genre. Ael s’interroge également. Si ael rejette les stéréotypes féminins, ael ne se reconnaît pas non plus totalement dans le genre masculin. On accompagne ainsi Camille dans sa découverte d’ael-même, jouant parfois de l’ambiguïté de son physique lorsqu’ael comprend qu’il est parfois plus facile d’être genré au masculin lorsqu’on voyage seul.e par exemple.  Lorsqu’ael pose enfin un mot sur son ressenti, la non-binarité, on devient le témoin de la réappropriation de son genre, réappropriation qui passe en premier lieu par la langue. Pour ael, la langue structure la pensée, et il devient impératif de trouver des manières non-genrées de désigner les êtres. Cette « transition » vaut aussi pour son entourage familial et amical. Au travers des échanges qu’ael a avec ses ami.e.s cisgenres, nombre de questions sont abordées, et c’est d’une manière très didactique que les réponses sont apportées. Dans ce voyage, Camille ira à la rencontre de Cyan, ciel qu’ael a toujours été.
On peut être quelque peu dérouté par le genre protéiforme de ce très court roman, entre la fiction, la biographie et le documentaire. Cependant, son côté didactique, la simplicité des réponses apportées, en font un livre très accessible pour découvrir la non-binarité, ou encore le vocabulaire non-genré.  Un petit lexique ainsi que des ressources sont proposé.e.s à la fin du roman. 

S..

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