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De l'insouciance de l'enfance, caractérisée par une identité fluide, oscillant entre des codes genrés traditionnels, à la complexité de l'adolescence, la narratrice voit son monde se transformer. Un premier éveil à la sexualité lesbienne, lié à une représentation médiatique, va bouleverser ses repères. Les années qui suivent sont marquées par une lutte constante pour affirmer son identité, l’ expérience traumatique de l’avortement, la dysmorphophobie et les douleurs d’une pathologie encore sous-estimée : l’endométriose. Ce parcours initiatique la conduira à repenser les rôles de genre et à questionner les attentes de la société.
En détournant une formule liturgique, l'auteure propose une histoire des corporéité féminines à travers l’autofiction de son propre corps, celui d’une trentenaire des années 2020. Oscillant entre poésie et témoignage, le récit explore les facettes multiples d'un rapport au corps : lieu de souffrance et de lutte, mais aussi d'émancipation. Agathe Charnet interroge ainsi les injonctions sociétales pesant sur les femmes, en particulier en matière de sexualité et de féminité. À travers une écriture précise et sensible, Agathe Charnet invite à une réflexion critique sur les mécanismes de contrôle et de discipline corporelle. Au-delà de la dénonciation, l'œuvre ouvre des perspectives sur une réappropriation du corps, fondée sur des expériences sensorielles et intimes visant à une réconciliation profonde. Conçu à l'origine pour la scène, ce court texte de théâtre se révèle également être un roman intime et bouleversant. 
Le dernier chapitre, construit comme un poème en prose, est une véritable plaidoirie à charge d’un monde désespérément hétéronormé et une ode à la liberté des corps. 
Une autofiction sur l’histoire d’un corps lesbien, avec les voix d’autres corps comme celui de la mère et la grand-mère de l’auteure.  
On ne saurait trop vous recommander cette lecture.

S..

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