"Comment l'idée de "contagion sociale" a façonné la médecine transgenre", un article de KETIL SLAGSTAD
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Nous présentons ici un article de Ketil Slagstad paru sous le titre "HOW THE IDEA OF SOCIAL CONTAGION SHAPED TRANS MEDICINE" que l'on peut lire en ligne (voir en bas de page) en Anglais (moyennant finance...)
Le concept d'« épidémie trans » est une construction sociale et politique récente, mais il s'inscrit dans une longue histoire de médicalisation et de pathologisation des identités non conformes aux normes de genre.
Historiquement, l'idée d'une « contagion sociale » liée aux minorités sexuelles n'est pas nouvelle. Au début du XXe siècle, l'homosexualité était souvent considérée comme une maladie contagieuse pouvant se propager par imitation ou par influence sociale. Les personnes homosexuelles étaient alors stigmatisées et marginalisées. De manière similaire, le concept d'« épidémie trans » sert à stigmatiser et à marginaliser les personnes transgenres en les présentant comme un groupe à risque et en suggérant que leur identité est contagieuse.
La médicalisation des identités trans a joué un rôle central dans la construction de ce discours. En transformant les demandes de soins des personnes trans en problèmes médicaux, les professionnels de santé ont pu justifier des interventions médicales invasives et expérimentales, tout en limitant l'accès aux soins pour la majorité des personnes concernées. Les critères diagnostiques stricts et les thérapies de conversion, autrefois largement pratiquées, en sont des exemples.
L’auteur explore la controverse entourant l'augmentation du nombre de jeunes s'identifiant comme transgenres. Le concept de "dysphorie de genre à apparition rapide» est central à cette controverse. Proposé par Lisa Littman, il suggère que certains jeunes développeraient soudainement une dysphorie de genre sous l'influence de facteurs sociaux. Cependant, cette théorie a été largement critiquée pour ses méthodologies et son manque de preuves solides. Malgré cela, elle continue d'être utilisée par les opposants aux soins de transition pour justifier des politiques restrictives.
La théorie de la « contagion sociale » a été particulièrement utilisée pour justifier les restrictions d'accès aux soins pour les mineurs trans. En affirmant que l'identité trans est influencée par les pairs ou les médias, les détracteurs des droits des personnes trans ont cherché à présenter les jeunes trans comme des victimes d'une mode ou d'une manipulation. Ce narratif est souvent associé à celui de "l'enfant vulnérable", utilisé pour justifier des restrictions sur les soins de transition et présenter les défenseurs des droits trans comme des manipulateurs.
Un article intéressant, qui rappelle que le concept d'« épidémie trans » est une construction sociale et politique qui sert à justifier des politiques discriminatoires à l'égard des personnes transgenres. Il est essentiel de déconstruire ces discours et de promouvoir une meilleure compréhension des identités trans, basée sur les droits humains et le respect de la diversité et l’autodétermination.
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